3 Février 2015
On le sait, le vélo peut être un puissant remède anti-crise. « Les retombées économiques directes du vélo en France représentent aujourd'hui 4,5 milliards d'euros et sont neuf fois supérieures à l'investissement public assuré à plus de 90% par les collectivités locales, souligne Pierre Serne, nouveau président du Club des villes et territoires cyclables. Elles peuvent être facilement multipliées par dix si l'investissement s'intensifie. Aujourd'hui, le vélo représente 200 milliards d'euros pour l'Union européenne dont 121 milliards sont des bénéfices liés à la santé ».
Et de continuer : « Le potentiel de création d'emplois du secteur est très important : plus important que celui du secteur automobile qui emploie trois fois moins de personnes par million d'euros de chiffre d'affaires ». Le Club accompagne d'ailleurs les collectivités de son réseau dans ces domaines en lançant un programme « Innover pour le vélo » en partenariat avec la Fondation Internet nouvelle génération (FING).
L'objectif est selon le président « d'explorer le potentiel d'invention de nouveaux services, de développement économique et de création d'emplois pouvant être généré grâce à la montée en puissance de l'écosystème vélo ».
La poursuite d'un rythme important d'investissements des collectivités locales pour les aménagements cyclables demeure un objectif fort du Club pour encourager le transfert modal de la voiture solo vers le vélo et l'intermodalité vélo et transports collectifs.
La Ville de Bayonne s’est dotée d’un réseau de voies cyclables sécurisées pour les déplacements des cyclistes, que ce soit dans le cadre des loisirs (notamment le long de ses deux principaux cours d’eau) ou pour une pratique utilitaire quotidienne. Ce réseau devrait encore s’étoffer dans les prochaines années afin d’assurer une continuité de ce maillage de voies sécurisées pour les cyclistes. Il est complété par des voies à double sens cyclable.
La Conférence mondiale Paris Climat (Cop 21) en décembre prochain devrait naturellement être l'occasion d'une large prise de conscience en faveur des modes de transport non polluants. " Dès que l'on parle climat et qualité de l'air, le vélo et les mobilités actives s'imposent comme des solutions peu coûteuses " estime Pierre Serne
Il met notamment en avant l'extension des zones 30, qui profite à tous les usagers, et des solutions peu coûteuses et utiles comme le tourne à droite ou les doubles sens cyclables.
Alors que se profilent les élections départementales, en mars, et les élections régionales en décembre, 2015 est aussi l'année de la mise en place progressive des politiques municipales portées par les nouvelles équipes issues des élections de mars dernier.
Alors que la dernière enquête de l'Observatoire des mobilités actives a montré que l'offre d'infrastructures et de services a continué sa progression depuis 2011, le Club compte bien œuvrer pour que le vélo garde toute sa place dans les engagements locaux.
« Nous devons être vigilants, car nous avons parfois le sentiment d'un retour de bâton, déplore Pierre Serne. Dans certaines collectivités qui ont connu l'alternance, nous assistons à la suppression d'aménagements favorables au vélo ».