3 Mai 2013
Le nom de Bastia, rappelle la fondation en 1383 d'une fortification par les génois. Mais la proximité
de l'Italie, qui lui valut d'être le siège du
gouvernement génois, fait très tôt de Bastia
la vraie capitale de la Corse.
Reportage Henry Salamone
Avant l'occupation de la Corse par les génois, Cardo était un important village avec, à ses pieds, le petit port de Porto Cardo. Mais les génois ont vite senti le besoin de se mettre à l'abri des invasions qui venaient de la mer et ont commencé à construire, du temps du gouverneur Léonello Lomellini, une bastiglia, sorte de une place forte voulue imprenable.
Au fil du temps, la bastiglia (Bastia) s'est développée pour devenir prospère, devenant plus importante que Cardo, alors la résidence secondaire de Bastiais aisés.
Aujourd'hui, Cardo est devenu un quartier de Bastia, sur les hauteurs du Pigno. Toute son histoire est comprise dans sa « bastiglia », la citadelle des origines qui constitue la ville close.
Ce sont ici la mer et la montagne qui décident de l’implantation des lieux habités, comme l’exige le relief de l’île.
Aussi, Bastia fut capitale au temps de la domination génoise. Elle s’est accrochée aux pentes pour s’étaler plus tard, en gagnant sur l’eau sa fameuse place Saint Nicolas. De la modeste marine qu’elle était au port de commerce qu’elle est devenue à ce jour, son histoire a été jalonnée des gloires et des vicissitudes que connaissait toute ville fortifiée.
Élue par le patricien génois Léonello Lomellini, en 1353, pour assurer la liaison avec Gênes, elle naquit pour ainsi dire de son rocher sur lequel fut élevé un donjon. Cent ans plus tard, ce dernier fut ceinturé de remparts. Ramassée derrière murailles et bastions, autour de son palais des Gouverneurs, aujourd’hui musée, Terra-Nova veille sur le vieux port, lové en contrebas.
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Des trésors insoupçonnés
Dans la paix du souvenir, elle ne manque pas de charme avec son réseau de ruelles dont la fraîcheur est très appréciée l'été. A ne pas manquer lors de votre balade découverte : l ’église Sainte Marie, édifiée à partir de 1495, fortement remaniée au début du XVIIe siècle et, derrière cette église, la chapelle Sainte Croix avec une ornementation intérieure quelque peu exubérante.
Notons que la chapelle a son trésor : le Christ des Miracles que vénèrent les Bastiais. Il fut trouvé en 1428, flottant sur les eaux, par deux pêcheurs. La ville basse Terra-Vecchia qui avait conquis les Génois, s’est étirée le long de la côte. Malgré les constructions modernes très envahissantes, elle a su malgré tout conservé son cachet de port méditerranéen.
Au début du XIXe siècle, la ville connaît pourtant un remarquable développement. Le vin, l'huile d'olive, la soie sont expédiés sur le continent. L'artisanat prospérait alors comme aujourd'hui.
Avec ses journaux, son théâtre, son collège, ses cercles littéraires, Bastia s'affirme comme capitale culturelle. Sous le Second Empire, après avoir élevé son palais de justice, Bastia, avec sa cour d'appel, arrache à Ajacciu l'autorité juridique en Corse.
La ville ancienne rassemble autour du vieux port, au pied de la citadelle et des tours baroques de l'église Saint-Jean, les quartiers pittoresques de Terra Nova et Terra Vechja.
Et pour ceux qui auraient l'idée de se rendre en Corse en juillet, sachez que l'Ile de Beauté aura le privilège de fêter les 100 ans du Tour de France...
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