26 Décembre 2011
Chaque début d’année, un vent de folie souffle sur l’agglomération dunkerquoise entraînant des nuées de masques dans la rue et des forêts de parapluies.
A Dunkerque, pas de défilé de chars mais la participation massive de la population, pas de bataille de fleurs mais un engagement physique complet dans un gigantesque chahut collectif, pas de costumes somptueux mais la fantasmagorie des déguisements de la plus haute fantaisie et l’exubérance des couleurs vives dont sont grimés les visages, pas de tribunes mais une ville entière livrée, chaque week-end, à la déraison pour un rendez vous annuel convivial et spontané : le carnaval de Dunkerque.
Un peu d’histoire…
Difficile d’expliquer pourquoi cette tradition ancienne a survécu ni le succès sans cesse renouvelé de ce grand rassemblement populaire. Les origines du carnaval se perdent dans la nuit des temps ; Certains affirment que les premières « bandes des pêcheurs » sont liées aux fêtes données par les armateurs lors des départs pour la pêche à Islande. Ce qui est sûr c’est que les Dunkerquois font, aujourd’hui encore la bande comme une évidence, comme ils marchent ou respirent. Des semaines avant la première bande, les carnavaleux vont rafistoler leur costume, réinventer leur maquillage, décorer leur parapluie, économiser pour « faire chapelle »…
Et la fête peut commencer : pendant deux mois et demi, les carnavaleux vont se retrouver, se « reconnaître », se découvrir de nouveaux amis, de nouvelles chapelles. L’âge, le travail, la classe sociale n’ont pas d’importance dans la Bande, on peut être des amis proches au carnaval et ne pas se fréquenter dans la vie, se faire des zot’ches et ne pas se reconnaître dans le civil. Le carnaval est une grande famille et pas question de manquer de rendez-vous.
Chacun apporte son entrain !
Il est néanmoins important de savoir où l’on met les pieds : respect de la tradition, connaissance des chansons, des « règles »,trouver progressivement son costume, sa place dans la Bande : seul ou en groupe, indépendant ou sociétaire, en fin de bande ou en premières lignes, serre-file ou intrigueur. En tous cas chacun apporte son entrain, son immagination à la folieambiente et se sent dépositaire de l’âme dunkerquoise : c’est ainsi que le masquelour avance fièrement, la poitrine bombée, la tête droite, le parapluie brandi bien haut.
Le sentiment d’appartenance à une histoire, à une terreet à une population est très fort et culmine lorsque les Dunkerquois offrent à genoux, un vibrant hommage à Jean Bart, héros de la cité. Le carnaval possède ses temps forts et ses « figures » mais chacun vit la fête à sa façon dans les chahuts, dans les chapelles, dans la rue, au balcon, dans les bals…
Le Carnaval du matin au soir. « L’avant bande »…
La journée commence par le cérémonial du déguisement et du grimage. Ensuite à Dunkerque, le maireouvre l’Hôtel de ville vers 10h pour une Chapelle d’Avant Bande alors que les Géants de Dunkerque (le Reuze, la Reuzinne, leurs enfants et les gardes) traversent le ville avant de s’installer place Jean Bart.