CÔTÉ LOISIRS

Un réseau de Cités de la gastronomie en création

Bien que cinq villes avaient posé leur candidature pour devenir la première Cité de la Gastronomie, la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires (MFPCA) souhaite privilégier un réseau comprenant Tours, Paris-Rungis et Dijon. Dans un communiqué commun publié le 11 janvier dernier après avoir reçu la MFPCA, les ministres de la Culture, de l'Agriculture et de l'Agro-alimentaire se sont dits « favorables à la constitution d'un réseau des Cités de la gastronomie» 

expo presse

La Cité de la gastronomie devrait prendre la forme d'un réseau s'appuyant sur un axe Tours, Paris-Rungis et Dijon, sans exclure pour autant Lyon. Histoire de pas froisser les susceptibilités. Par Henry Salamone

33819-2013-01-12-cite-gastronomie-dijon-plan Dijon, dont on voit sur la photo ci-contre le projet, pourrait être la première à livrer
la Cité de la gastronomie.  Site retenu pour sa construction dont le coût s'éleverait à près de 56 millions d'euros : l'ancien hôpital.


Ces mêmes ministres demandent toutefois que des 
« éléments complémentaires soient apportés aux dossiers sélectionnés, en particulier sur le plan du financement. » Les villes candidates ont ainsi jusqu'à la mi-avril pour compléter les dossiers permettant aux ministres d'annoncer leur décision définitive fin avril. 

 

Polémique autour de la candidature de Lyon et de Beaune

1223198.jpgLes responsables de la mission souhaitent également dans un communiqué que « Lyon ne soit pas exclu du schéma proposé. » En revanche, le projet de Beaune jugé très difficilement réalisable a été purement et simplement écarté. Pour Jean-Robert Pitte, le président de la MFPCA (photo ci-contre), « Beaune manquait clairement de moyens, d’un lieu prestigieux en centre ville, et son projet restait trop régional. » 

Pour les observateurs, « l'enjeu est tel qu'il a suscité des rivalités, y compris politiques, entre les candidates (...) Et la Mission comme les ministres ont décidé de ne pas choisir. De privilégier la convergence. » Avec, en suspend, trois questions de bon sens que tout en chacun peut se poser : 1- Quel est l'intérêt de fractionner les moyens sur un axe Tours, Paris, Dijon, sans cohérence géographique. 2- Sans froisser Lyon qui reste malgré tout dans la course ? Et 3 - Tout cela dans quel cadre ?

«... les trois lieux ne seront pas
opérationnels avant au moins trois ans... 
» 

collomb-taubira.jpgAu cours de la visite du palais de justice, Gérard Collomb, le sénateur-maire de Lyon en a profité pour glisser deux mots à Christiane Taubira, la ministre de la Justice au sujet des propos tenus par Jean-Robert Pitte : « C’est d’une violence de dire que l’Hôtel-Dieu, qui devait éventuellement accueillir la Cité de la gastronomie, était une chambre de bonne . C’est un abruti de première...», a tout simplement affirmé le président du Grand Lyon, qui souhaite désormais créer une Cité de la Gastronomie entre Lyonnais.

Concernant Lyon précisément, le président de la MFPCA explique sans détour dans une interview donnée à notre confrère l'Express que « l' éviction de  Lyon est due simplement au fait que la ville n’a pas assez pris au sérieux ce dossier. Elle proposait, par exemple, moins de 4000 mètres carrés sur le site des hospices civils qui en compte 54.000, ce qui était tout à fait insuffisant. (...) 

Le lieu est certes prestigieux, mais essentiellement dévolu à un opérateur privé -Eiffage- pour d’autres projets absolument pas en rapport avec la cité de la gastronomie. Cela n’avait pas de sens. » Il confirme que Lyon n’est pas totalement exclue du projet, à conditions qu’elle se donne « vraiment les moyens de convaincre. »  

On ne peut bien évidemment trouver absurde de dissoudre les énergies et de mener une communication efficace que sur trois ou quatre villes. En effet, si on souhaitait mettre des bâtons dans les roues de la Cité avant qu'elle existe, on ne pouvait mieux s'y prendre !  Jean-Robert Pitte a également confié que « la répartition des rôles sur les trois sites sera précisée durant le salon de l’Agriculture » (du 23 février au 3 mars, ndlr), et que « les trois lieux ne seront pas opérationnels avant au moins trois ans ».

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